Charlène Clavel sous le maillot du NLA. Aujourd’hui, elle a suivi son frère, Vincent, sur le triathlon. Avec succès. | OUEST-FRANCE

Trajectoire. En juin dernier, Charlène Clavel quittait le NLA et mettait fin à huit saisons en D1. Le week-end dernier, son premier Ironman lui a offert un ticket pour les mondiaux. Épatant.
Dans le sport, il peut y avoir une seconde vie. À 27 ans, Charlène Clavel s’est découvert des qualités de triathlète. Et plus encore. Il y a seulement trois mois, elle faisait ses adieux au NLA et à huit années passées sur les parquets de la D1 de hand. Le week-end dernier, pour sa première participation, elle a pris la 7e place de l’Ironman de Nice.
Mieux, l’ancienne ailière gauche a dominé sa catégorie d’âge (25-29 ans) et réalisé un temps (5 h 01) qui la qualifie pour les prochains championnats du monde, programmés en France le 7 septembre 2019. Elle en reste la première surprise. « Je voulais voir mon niveau et, au final, j’ai eu de très bonnes sensations sur tout le parcours », confie Charlène, dotée du 2e temps en natation. Comme un retour aux sources.
Ado, elle a fréquenté les bassins jusqu’à 14 ans, lutté contre le chrono sur des cross. « Mes copines faisaient du hand et j’ai dû faire un choix, difficile, au collège », rembobine la native de Mende. Il lui aura permis de goûter à une finale de Coupe de France (2015), avec Nîmes, là où tout a démarré.
La petite balle pégueuse lui a aussi permis de gagner sa vie, sans échapper à une reconversion. La réflexion a pris de l’épaisseur après le dépôt de bilan de son club formateur et son départ à Nantes. « J’ai mesuré que tout pouvait s’arrêter d’un coup. » Elle a préféré forcer le destin en juin dernier. Charlène Clavel disposait pourtant d’offres pour poursuivre l’aventure, elle a souhaité mettre le cap sur Vichy et rejoindre une école de kinésithérapie. « Je ne voulais plus dépendre de la décision d’un entraîneur, je voulais faire le chemin pour moi. »
Celui du triathlon a des allures d’une route interminable : 2 km à la nage, 90 sur un vélo et 20 à pieds. Avec trois mois pour se métamorphoser, passer de la vivacité d’une aile à un effort de plus de 5 heures. « Le corps s’adapte. Par le passé, j’avais couru des trails et je savais comment il pouvait réagir. J’ai toujours eu des qualités d’endurance, de puissance aussi. Au hand, il me manquait la vitesse, de l’explosivité. »
Avec son frère
Cet été, Charlène Clavel a pu mettre en pratique son Master 2 en expertise et optimisation de la performance. Elle a aussi gardé le lien avec Nicolas Trouvat, un préparateur physique et aussi son professeur à la faculté de Nantes. « Il m’a aidée à construire un programme et m’a conseillée. » Comme son frère, Vincent, 22 ans, également triathlète et avec lequel elle a partagé les séances d’entraînement en Lozère, pendant les vacances (1). « Il m’a guidée et épaulée. C’était aussi une force supplémentaire de vivre les choses à deux. »
Sa performance sur la promenade des Anglais lui a valu plein de messages de ses anciennes coéquipières, de Nîmes et de Nantes. Elle continue de supporter les Roses devant BeIn. Sans regret. « J’ai tourné la page, et il le fallait. J’avais besoin de me mettre en danger, d’allers vers l’inconnu et de retrouver un plaisir que j’avais perdu dans le hand. » Elle a désormais un an devant elle pour préparer les championnats du monde. Avec des repères, désormais.

Nicolas Trouvat

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