ATHLÉTISME. Championne de France du 100 m haies et médaillée de bronze des championnats d’Europe U23 en Suède l’année dernière, la Nantaise Laura Valette brigue une participation aux JO 2020. En attendant Paris dans quatre ans…

 

Depuis le début de cette année 2020, nous vous présentons les rêves et trajectoires de sportifs du Grand Ouest susceptibles de briller aux jeux olympiques et paralympiques de Tokyo. Aujourd’hui, Laura valette, 22 ans, athlète originaire de Saint-Herblain, licenciée au Nantes MA, championne de France en titre du 100 m haies.

 

Laura a commencé à marcher à l’âge de 10 mois, fait du vélo à un an et demi. Elle a toujours été en avance. Et toute petite, elle montrait déjà des prédispositions pour la pratique sportive. 

Jérôme Valette, le papa de la championne de France en titre du 100 m haies, a vite compris que sa fille cadette était une championne en herbe. « Le sport occupe une place importante au sein de la famille », souligne celui qui est prof d’EPS comme son épouse, Claire. Bon sang ne saurait mentir !
Avant de découvrir l’athlétisme à l’ASPTT Nantes sur le site de la Bergerie, à Saint-Herblain, en compagnie de Julien et Mathilde, son frère et sa sœur aînés, Laura Valette a été une excellente gymnaste et danseuse. Mais le virus de l’athlé a donc été le plus fort.

 

Son ancien coach :«À ses débuts, c’était un OVNI »
« Elle a d’emblée accroché. À 7-8 ans, elle adorait déjà aller sur les cross. Et elle affichait des aptitudes prometteuses tant en vitesse qu’en endurance. »

À l’adolescence, la jeune fille s’est spécialisée. Elle a choisi le sprint et, plus spécifiquement, les haies. À l’âge de 13 ans, elle a trouvé en Nicolas Trouvat l’entraîneur idoine pour lui permettre de franchir un premier palier. Le technicien, marqué par son cursus aux États-Unis, a très vite décelé son énorme potentiel. « À ses débuts, c’était un OVNI. L’idée, c’était d’en faire une vraie championne », raconte l’intéressé qui a accompagné Laura Valette durant cinq ans en appliquant ses méthodes importées des USA. « Évidemment, on a beaucoup travaillé l’aspect technique mais aussi l’aspect psychologique. Elle a entamé une véritable préparation mentale. J’ai essayé de lui inculquer les exigences du haut niveau. Ça a fonctionné car elle était demandeuse. C’est une bosseuse. »

Un sentiment corroboré par Richard Cursaz, l’actuel entraîneur de la sociétaire du Nantes Métropole Athlétisme, qui la dirige depuis 2015 : « Elle est capable d’encaisser et de digérer des charges d’entraînement très importantes sans rechigner. Et mentalement, c’est du costaud. » La douce Laura, « véritable boute-en-train de la famille Valette », dépeinte par son entourage comme une jeune femme « empathique et à l’écoute d’autrui », se transforme en lionne sur la piste. « Elle a un caractère bien trempé et elle est entière. Et quand elle a le regard noir, ses adversaires peuvent vraiment avoir peur ! », sourit son papa.

Chez les jeunes, elle n’a laissé que des miettes à ses rivales depuis 2012, année où elle a établi le record de France minime du 80 m haies en 11’’19. La hurdleuse nantaise a enchaîné en s’octroyant l’or sur chacun des championnats de France en salle de sa catégorie d’âge entre 2013 et 2018. « Elle s’est totalement épanouie quand elle est devenue lycéenne, se souvient Jérôme Valette, ancien président de l’AC Herblinois de 2015 à 2019. L’école, ce n’est pas trop son truc. Mais elle a été mieux dans sa peau à partir du moment où elle a intégré le CENS (centre éducatif nantais pour sportifs), où elle a côtoyé d’autres jeunes nourrissant le même objectif qu’elle. »

Titulaire d’un bac ES décroché en 2016, Laura Valette ambitionne de devenir conseillère principale d’éducation (CPE). Elle prépare le concours dans le cadre d’une formation d’enseignement à distance.

 

Son entraîneur : «Elle est dans le couloir de la performance »

Mais après avoir conquis de haute lutte le titre de championne de France du 100 m haies à Saint-Etienne, le 28 juillet dernier, en battant au passage son record personnel (12’’87), Laura Valette est aussi et surtout focalisée sur cette année olympique. Il faudra descendre sous la barre des 12’’84 pour aller à Tokyo. « C’est une guerrière, elle a toujours envie de progresser et elle peut aller encore plus loin », assure Nicolas Trouvat.

« Par rapport à ce qu’elle réalise à l’entraînement et à ce qu’elle a démontré lors des dernières compétitions, elle doit y arriver, corrobore Richard Cursaz. Elle est dans le couloir de la performance après avoir vécu une année 2019 vraiment magique avec ce titre national, la médaille de bronze aux Championnats d’Europe U23 à Gävle (Suède) et sa participation aux Mondiaux de Doha. Elle a franchi un cap. Je ne doute pas qu’elle sera aux JO, cet été, même si rien n’est jamais écrit d’avance. »

La principale intéressée acquiesce. « Depuis deux ans, je tournais autour des 13’’ et c’était frustrant pour mon entraîneur comme pour moi de ne pas parvenir à descendre sous cette barre. Saint-Etienne, c’est un déclic. Désormais, Tokyo, c’est l’objectif de ma saison avec une demi-finale olympique à la clé, souligne Laura Valette. Après, en 2024, j’aurai 27 ans et j’arriverai sans doute à maturité. Même si c’est encore un rêve, une médaille à Paris, ce serait le Graal de ma carrière. »

Comme une promesse de lendemains qui chante.

Laura Valette en chiffres

  • 22. Son âge. Elle est née le 16 février 1997 à Saint-Herblain (Loire-Atlantique).
  • 16. Son nombre de sélections en équipe de France d’athlétisme, dont 6 avec les A.
  • 13. Son nombre de titres de championne de France depuis ses débuts, dont 2 en Élite : en février 2018 sur 60 m haies et en juillet 2019 sur100 m haies.
  • 4. Son nombre de médailles dans les compétitions internationales.

 

20/01/2020

Nicolas Trouvat

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